Voyage : l’assurance annulation n’est pas une solution miracle

Publié le : 14 septembre 20185 mins de lecture

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En cas de voyage volontairement annulé, un vacancier peut récupérer une partie de son argent en souscrivant une assurance annulation voyage. Seulement dans la réalité, l’idée qu’un consommateur se fait de cette protection est bien plus surestimée que ce que la garantie a à offrir.

Agence de voyage, tour opérateur, compagnie d’assurance, carte bancaire…nombreux sont aujourd’hui les acteurs à proposer une assurance annulation lors de la réservation d’un billet (avion, train, bateau) ou d’un séjour. Cette couverture protectrice garantit à un voyageur le remboursement de tout ou partie des dépenses qu’il a déjà engagé (avec frais d’annulation mais hors franchises) dans le cas où il serait contraint d’annuler ou d’interrompre son vol ou ses vacances. Une assurance de plus en plus plébiscitée par les Français puisque, selon le baromètre Ipsos-Mondial Assistance de septembre 2012, deux sondés sur trois la souscriraient automatiquement.

Une assurance décevante

« Ne prenez jamais l’assurance annulation voyage chez A… ils ne remboursent les billets qu’en cas de décès ou d’hospitalisation. Un des voyageurs a contracté une grippe sévère avec bronchite 3 jours avant le départ et malgré le caractère infectieux de la maladie ils refusent de nous indemniser.De plus cette assurance annulation assistance nous a coûte 99 euros par personne! Belle arnaque! » clame Bag5 sur voyageforum.com. « Personnellement je ne prends plus d’assurance annulation. J’en avais pris une en 2004 lors de la réservation d’un voyage organisé (40 euros par personne). Pour des raisons de santé mon épouse n’a pas pu prendre l’avion. Malgré le certificat du médecin de l’aéroport nous n’avons pas été remboursé. En réponse, la compagnie d’assurance m’a fait remarquer qu’il fallait un minimum de 5 jours d’hospitalisation pour prétendre au remboursement. Il faut vraiment lire entre les lignes écrites en caractères illisibles, pour se rendre compte qu’il y a toujours une clause qui permet de ne pas remboursé » rajoute Leo96 sur le même site.

Il n’est pas rare de croiser, au détour d’une navigation internet sur l’univers du voyage, quelques commentaires de consommateurs insatisfaits, qui ont rencontré des déconvenues avec l’assurance annulation qu’ils ont souscrites. Un mécontentement suscité par la sensation d’avoir été piégé. « Les gens ont tendance à penser que nous allons les rembourser pour toute forme d’annulation. Mais ils oublient bien trop souvent que nous ne nous engageons à indemniser que les aléas, soit des problèmes totalement imprévisibles indépendants de leurs propres volontés et qui les empêchent totalement de poursuivre leurs vacances » se défend une responsable marketing chez Mastercard.

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Des exclusions par dizaines

Pourtant dans la réalité, force est de constater que les exclusions abondent en matière d’assurance annulation voyage. Concrètement, seuls le décès de l’assuré ou d’un proche (s’il résulte d’un accident et non d’une maladie déjà connue), la maladie ou l’accident (handicap physique empêchant la continuation du séjour ou nécessitant plusieurs jours d’hospitalisation), le licenciement économique, l’obtention d’un stage ou d’un emploi (si la personne était inscrite à Pôle Emploi), la mutation professionnelle et la modification en dernière minute par l’employeur des dates de congés, sont des motifs jugés légitimes pouvant donner lieu à remboursement.

Parmi les grandes exclusions, communes à tous les contrats d’assurance annulation voyage, se retrouvent les épidémies, les grèves, les actes de terrorisme, les évènements météorologiques, la participation à certains sports à risques, l’annulation par l’organisateur du voyage…

Il ne faut donc pas s’y tromper, l’assurance annulation voyage n’est pas une solution miracle, mais une protection en cas de véritable impondérable. Il est recommandé de conserver minutieusement toutes les preuves attestant de la nature du dommage, pour ne pas laisser à la compagnie d’assurance le soin de refuser injustement le remboursement acquis de droit.

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